Uccle
Bruxelles à la campagne
Les légumes enchantés de Luigi
Sept ares de potager sur le plateau Avijl, à deux pas de la place Saint-Job. Heureux qui comme Luigi...
"Je fais tout moi-même".
Pour sa maison comme
pour son potager, Luigi
Mammone aime bricoler.
Son ancien métier de maçon
lui a permis de réaliser,
sa toiture, ses
carrelages et ses
plafonds. Aujourd'hui,
les occupations ne lui
manquent pas pour
autant. Il possède près
de 7 ares de potagers
qu'il cultive avec une même
passion
depuis 1970. Cette année-là,
il est venu s'installer
sur le plateau d'Avijl
à Uccle, à deux pas de
la place Saint-Job. Des semences jusqu'aux légumes
dans la poêle, Luigi a
du travail toute l'année.
Quel bilan tire-t-il de
cet été (jusqu'à présent)
moins caniculaire que le
précédent ?. "C'est
une mauvaise année. C'est triste mais ça va
encore", dit-il en
nous montrant ces rangées
de haricots, d'épinards
et de chicons.
Nul besoin d'une
formation en sciences
agronomiques pour faire
ses propres récoltes.
Le moteur de Luigi est
différent : "C'est
l'amour de la terre,
c'est tout. Il faut un
grand amour, sinon ce
n'est pas
possible",
confie-t-il avec un fort
accent de sa Calabre
natale.
Ceci dit, il connaît
les ficelles pour
entretenir sa flamme
intacte. "Je ne
fais pas deux jours la même
chose, il faut varier le
travail. Je cherche
toujours les petites
choses. Je joue, je
m'amuse". Exemple : ses chipotages pour une
récupération très
soignée de l'eau de
pluie par une habile
disposition des gouttières.
"Ici je ne manque
pas d'eau, je manque de
soleil !".
Avec ses récoltes, il
peut fournir en légumes
ses quatre filles mariées
sans oublier les amis,
et cela toute l'année.
"Au Delhaize, je
n'ai pas de grandes
charrettes". On
l'aura deviné, l'homme
doit avoir plutôt des
tendances sédentaires : "Je n'aime pas
voyager. J'ai été en
Espagne et en Italie
mais j'aime être ici
dans mon jardin.
Sans tout ça, je
m'ennuie. Le matin je me
lève, je fais ma barbe,
je mange et puis hop.
Moi, à l'intérieur, ça
ne va pas. Le Tour de
France c'est bon pour
les 50-60 derniers kilomètres
;
mais moi, c'est le
travail, c'est
tout."
Pas courageux, les
jeunes !
Avec une telle oeuvre à
ses pieds, quel avenir
entrevoit-il pour ces
terres qu'il a réussi
à assembler en véritable
patrimoine ? "Les
jeunes ne sont pas assez
courageux. Moi quand je
dis quelque chose, je le
fais. Des jeunes, j'en
ai vu ici un jour, et
puis... fini. C'est trop
loin la terre, il faut
se pencher. "Et de
terminer sur un constat sévère mais
qui sonne aussi comme un
appel à un ressaisissement : "À
l'ancienne, c'est fini.
C'est dommage parce
qu'il faut vivre de la
terre". Il n'y a
pas 36 secrets pour Luigi : le travail avant
tout.
|
"Préservez
notre petit
paradis"
L’ASBL Protection et avenir d’Avijl se mobilise pour sauvegarder ce site champêtre
Le plateau Avijl est
situé dans le quartier
de Saint-Job, à Uccle.
Ce petit paradis champêtre
de 9 hectares, qui
appartient à la
commune, est
essentiellement constitué
de prairies (on peut y
apercevoir des chevaux,
un âne et des moutons)
et de jardins potagers.
Mais cette image
bucolique risque de
disparaître : pour
répondre à une demande
sans cesse croissante,
il est prévu d’y
construire 200
logements, dont la moitié
en logements sociaux et
l’autre en logements
moyens à prix modéré.
Pour les riverains, ce
projet aboutirait inévitablement
à la dénaturation
du site et à la
destruction du tissu
social existant. Pour
faire face à cette
menace, les habitants du
quartier se sont regroupés,
en septembre 2003, au
sein de l’association
Protection et avenir
d’Avijl. Son but : sauvegarder le plateau
dans ses dimensions écologique
et sociale.
Une lettre destinée aux
habitants vient d’être distribuée
demandant aux Ucclois de
soutenir leur action,
baptisée plateau Avijl,
un cœur à sauver.
L’association a adressé
le 9 mai dernier un
questionnaire à 21
candidats de diverses
formations politiques
pour connaître leur
point de vue sur la
question. "Certains
restent sur leurs
positions, explique André
Dubois, de l’ASBL et ne
veulent pas prendre en
compte l’aspect
environnemental.
D’autres, par contre,
reconnaissent le rôle
social joué par les
espaces verts et
commencent à réfléchir
à des alternatives. Nous voulons simplement
conserver, ajoute-t-il
les valeurs biologiques
du plateau. Nous allons
proposer à la commune
un projet alternatif qui
permettrait de créer de
nouveaux logements, tout
en conservant cet écrin
de verdure. Nous préparons
également un dossier
qui présente l’aspect
historique, esthétique
et social du site".
Il est vrai qu’outre
la richesse
patrimoniale, le lieu à
également des vertus sociales
:
la
commune loue des
potagers à de
nombreuses personnes.
Mais aussi un intérêt
pédagogique : les
élèves des écoles
voisines apprennent à cultiver la terre. L’association prévoit
de rencontrer les
autorités communales en
septembre prochain…
SOURCE :
dh |
H.P.P.
- 15.06.2004 |
|
Tribune
du groupe de
l’opposition Libérale
Le
nettoyage du plateau
Avijl A toi, la
petite fille qui, voyant
son père arriver avec
une brouette pleine de
brols (comme on dit à
Bruxelles), m’a crié :
"Attention !
Voilà le T.G.V. !"
A toi, la jeune fille
nettoyant le côté
abrupt du plateau vers
la rue Jean Benaets et vêtue
d’une salopette, que
j’ai vu brusquement
glisser et s’accrocher
in extremis à une
souche d’arbre, évitant
ainsi la chute en
contrebas.
A toi, Benoît, que
j’ai vu plié, pour ne
pas dire cassé en deux,
poussant une brouette
surchargée d’objets
les plus divers. A toutes les mamans, à
tous les papas, à tous
les jeunes qui ont
retroussé leurs manches
ces 3 et 4 avril, tout
en louvoyant entre
quelques averses en
raison de… veaux de
mars attardés.
A vous Madame Chantal de
Laveleye, échevine de
l’Urbanisme, de
l’Environnement et de
la Régie foncière,
qui avez permis que
l’on puisse nettoyer
le plateau ces deux
jours d’un printemps
encore timide et qui
avez demandé que l’on
rassemble le tout près
des garages du côté de
la Montagne de Saint-Job
pour ensuite donner
l’ordre d’enlèvement
quelques jours plus
tard. (1).
A vous toutes et à vous
tous, le plateau Avijl
adresse un immense
merci. Merci du fond du
cœur.
Et quand je dis
rassembler le tout, il
faut savoir que ce
"tout" fut
composé de pierres, de
cailloux, de pavés, de
planches pourries, de
cannettes, de tuyaux, de
bouteilles, de fûts,
parfois remplis d’on
ne sait pas très bien
quoi, de tôles, de
morceaux de plastique,
de vélos, de balançoires,
de baignoires, j’en
passe et des meilleures
!
Plaise au ciel qu’un
tel nettoyage de
printemps puisse se
renouveler l’an
prochain car, si
l’immense majorité
des détritus a pu être
enlevée en deux jours,
tout n’est pas encore
parfait et il reste
à peaufiner le travail
pour que le plateau
Avijl retrouve l’éclat
non pas de ses 20 ans
mais de ses plus beaux
jours !
Le Wolvendael : au fait,
pourquoi écrivez-vous
que le plateau Avijl dit
merci du fond du cœur ?
L’auteur :
Voyons ;
tous les riverains vous
le diront. C’est parce
qu’il en a un. Un cœur
grand comme ça !
Un cœur à sauver… (1) Il paraît qu’un
conteneur était prévu
pour enlever la …
"récolte". En
réalité, TROIS
ouvriers du service
"Propreté" de
la commune ont travaillé
DEUX jours pour trier,
puis remplir QUATRE
conteneurs ! C’est vous dire si,
les 3 et 4 avril, les
manches ont été
retroussées au plateau
Avijl …
SOURCE :
WOLVENDAEL |
TRIBUNE
OUVERTE A L'OPPOSITION -
05.2004 |
|
Tribune
du groupe de
l’opposition Libérale
Le plateau Avijl
Pour vivre heureux,
vivons cachés. Le
plateau Avijl vivait
caché et il était
heureux. Mais voilà… Mais voilà que
l’actuelle majorité
communale uccloise, grâce
à un nouveau projet, le
PPAS 28 ter, a émis le
souhait de construire la
bagatelle de 200
logements, dont ma moitié
serait de type social,
sur… le plateau Avijl
!
La nouvelle à peine
connue, le sang des
riverains ne fit qu’un
tour et, en moins de
temps qu’il n’en
faut pour le dire,
ceux-ci fondèrent une
association pour la
sauvegarde du site. Dans son livre
"Lettre aux
Ucclois" paru en
2000, Stéphane de
Lobkowicz disait déjà
à la page 109 : "Le plateau
Avijl… Je propose
d’en assurer la
protection définitive
et de le soustraire à
toute initiative
d’urbanisation… En
le préservant, nous
perpétuerons, nous perpétuerons
la tradition de la
commune verte que nous
ont léguée nos prédécesseurs".
En outre, dans mon
programme électoral
pour les élections
communales d’octobre
2000, je clamais haut et
fort "Pour que
Saint-Job reste notre
village et le Fort Jaco, notre écrin de
verdure". Il est
donc tout à fait normal
que notre groupe ait très
vite adhéré aux
desiderata des
riverains. Notre
position n’a pas varié
d’un iota.
Que l’on nous
comprenne bien
cependant. Nous ne
sommes nullement opposés
à la construction de
logements sociaux et de
« type social »
à Uccle mais pas à un
endroit où des potagers
sont signalés depuis la
fin du XVIIe siècle,
pas à un endroit
appartenant à
l’histoire d’Uccle,
pas à un endroit où la
convivialité n’est
surtout pas un vain mot,
pas à un endroit aussi
exceptionnel pour la
faune et la flore. Et
puis tant de logements
sont actuellement libres
d’occupation en Région
bruxelloise ! Et
des maisons peuvent être
rénovées à Uccle. Et
d’autres terrains ( )
l’exception bien sûr
du superbe plateau Engeland) peuvent
recevoir de nouvelles
constructions. Depuis des siècles, le
plateau Avijl vivait
caché et il était
heureux. Mais voilà…
Mais voilà que des
hommes et des femmes,
des jeunes et des vieux,
des riches et des
pauvres se sont unis
pour qu’il conserve sa
quiétude champêtre
d’antan, pour qu’il
continue à donner de la
joie de vivre aux
Uccloises et Ucclois qui
y cultivent leur potager
avec amour, pour qu’il
continue à procurer du
bonheur à ses nombreux
promeneurs, pour que les
jeunes enfants
continuent à venir
faire un brin de
causette avec des
chevaux, des ânes ou
des moutons. En un mot,
pour que du haut de
ses… 95 mètres, le
plateau Avijl reste caché
et soit heureux.
Au fait, avez-vous déjà
vu une photo aérienne
du plateau Avijl ?
Avec un peu
d’imagination, c’est
vrai, on dirait un cœur.
Un cœur à sauver !
Stéphane de
Lobkowicz, Pierre
Broquet - Conseiller
communal
SOURCE :
WOLVENDAEL |
TRIBUNE
OUVERTE A L'OPPOSITION -
04.2004 |
|
Uccle
"Ne touchez pas à
aucun de nos potagers !"
Urbaniser le plateau Avijl ?
Chantal de Laveleye présente
son plan
d’urbanisation du
plateau. Nombre d’
habitants sont courroucés. Beaucoup refusent toute
construction.
Nous sommes déçus !
Nous ne savons rien de
plus qu’il y a dix
mois. Et aujourd’hui,
il n’y a pas de vrai
dialogue. Telle fut
la réaction de Stéphane
Davidts, qui préside le
comité de quartier Saint-Job. Un comité
qui a rejoint, par
pragmatisme, la nouvelle
association
"Protection et
Avenir d’Avijl",
Cette réaction ne résume
pas toute la réunion
organisée par Chantal
de Laveleye, échevine
Ecolo de l’urbanisme
et de la régie foncière
d’Uccle, car
l’association paraît
divisée en deux ailes.
Il y avait au moins 200
personnes l’autre soir
à la maison communale.
La réunion fut, disons,
chahutée. Les "anciens",
ceux du comité de
quartier, ne sont pas
contre l’implantation
de logements au plateau Avijl. Ils l’ont déjà
prouvé avant cette
mandature. Mais ils y
mettent une condition : il doit s’agir en
grosse majorité de
logements sociaux. Mais
il y avait davantage de
personnes présentes,
membres de la même
association
"Protection et
Avenir du plateau
d’Avijl", qui
sont quasi contre tout
changement. Au nom de
l’écologie et d’une
autre manière de penser
l’avenir de la ville.
Le rôle social du
plateau peut exister,
disent-elles, via des
visites scolaires, éventuellement
un terrain sportif…
Pauvre Madame de
Laveleye ! Elle voulait
rassurer, affirmer que
la commune ne compte pas
y faire de la promotion
immobilière, qu’il
n’est pas toujours nécessaire
de choisir entre les
hommes et les arbres
lorsqu’il est possible
de les concilier,
qu’elle aurait préféré
conserver tel quel ce
terrain acheté par la
commune il y a trente
ans. Mais il faut bien
créer du logement sur
le dernier terrain à
100 % communal. Pour y
attirer des jeunes.
Pour les anciens, comme
Jacques Galand ou Stéphane
Davidts, ce discours est
trop général, ils
n’ont rien appris et
cela ne valait pas une réunion.
Ils ont, de plus, marqué
un regret par rapport au
projet Cools de 1999 : 35 logements pour
commencer, un projet qui
n’a pu se concrétiser
pour une simple raison
d’accès, prévu au détriment
du terrain de basket. Déjà
il y a vingt ans, il y
avait eu discussion avec
l’échevin Messiaen.
Leur critique paraît
injuste à Chantal de Laveleye
:
il est
impossible d’être précise
avant la fin de l’étude.
Elle a eu beau répéter
à l’envi qu’il
n’y avait encore
aucune décision hormis
le nombre de logements
(200, dont 100 sociaux)
ainsi que la protection
de la verdure et d’une
partie des potagers. Si
elle s’en était prise
à tous les potagers, il
y aurait eu guerre
civile dans la salle du
conseil !
Le bilan "assez
favorable" de
l’expert Marinus fut
le seul à être apprécié : les premières
analyses, dit-il, ne
prouvent pas un dépassement
des normes de pollution
même dans les anciennes
décharges. Bilan
d’autant plus apprécié
que, pour les anciens,
la décharge le
long de la Vieille rue
du Moulin ainsi que la
partie qui fait face aux
bâtiments Etrimo de la
rue Jean Benaets
pourraient être les
lieux plus appropriés
pour construire... Ce
qui maintiendrait le
centre du plateau
intact.
SOURCE :
LE SOIR |
JANINE
CLAEYS - 24.02.2004 |
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Au
conseil communal
Plateau Avijl : la
commune avait décidé
de recourir à un bureau
d études chargé
de l’étude
urbanistique pour le
projet de construction
de 200 logements au
plateau Avijl. La mission de ce bureau
va être élargie à
l’impact économique
du projet. La dépense supplémentaire
est estimée à 9.680
€ (390.490 fb.)
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Travaux
en cours sur le plateau
Avijl
Le conseil communal a
avalisé la proposition
du Collège d’un
projet public novateur
d’urbanisation du
plateau pour y
construire du logement
social et moyen, tout en
préservant un cadre de
verdure et des potagers.
Un nouveau PPAS (Plan
Particulier
d’Affectation du Sol)
est à l’étude. Celui-ci sera soumis à
enquête publique. Il
devra notamment réétudier
le problème des accès
carrossables. Un bureau
de géomètres à
implanté les repaires nécessaires
pour faire un relevé précis
du terrain..
Le sol non exploité de
l’ancienne décharge
va être sondé dans le
but de qualifier et de
quantifier son éventuelle
pollution. Une analyse récente
a conclu que les
terrains affectés
actuellement en potagers
ne sont heureusement pas
pollués.
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